La directive européenne présentée cette semaine par la Commission de Bruxelles fait peser de graves menaces sur le devenir du service public postal et sur l’avenir de son personnel.
En effet, les études sur lesquelles s’est basée la Commission pour proposer l’ouverture totale du marché dès le 1er janvier 2009 annonce la couleur.
Cette libéralisation aura des conséquences directes pour les usagers et le personnel : fin de la péréquation tarifaire, augmentation des tarifs aux particuliers, milliers de suppressions d’emplois, une égalisation par le bas des statuts et le développement du travail intérimaire et du temps partiel... ! De plus, au-delà de l’ouverture à la concurrence, c’est au statut public de La Poste que s’attaque la commission européenne au travers des nombreuses procédures (livret A, garantie de l’Etat, retraites...).
La Poste française, dont le président s’est déclaré « pas opposé à la libéralisation totale du marché », lance d’ores et déjà les réorganisations d’envergure dans ce but. Fermetures des centres de tri et de bureaux de poste, des dizaines de milliers de suppressions d’emplois programmés d’ici 2010 dans l’ensemble des secteurs de l’entreprise publique, politique salariale indigente : c’est cela La Poste aujourd’hui !
Depuis plusieurs semaines, les grèves se multiplient dans un certain nombre de départements (Bouches-du-Rhône, Loire-Atlantique, Morbihan, Hauts-de-Seine...), en particulier dans les services de distribution du courrier, services dans lesquels une réorganisation prévoit la suppression de 30 000 postes de facteurs sur 100 000 et une évolution très négative sur les conditions d’exercice de ce métier. Il s’agit d’obtenir le retrait de Cap Qualité Courrier et Facteur d’avenir, les deux principales réorganisations dans le secteur du courrier.
Pour Sud-PTT, la grève et les manifestations du 14 novembre doivent être l’occasion de dire non à la libéralisation et la privatisation, dire non aux restructurations, qui entraînent des milliers de suppressions d’emplois et dégradent le service public dans tous les secteurs (services financiers, bureaux de poste, colis...). Ce sera aussi l’occasion de réclamer un véritable développement du service public postal, ce qui signifie notamment un personnel suffisant et correctement payé.
Cette journée de grève ne doit pas rester sans lendemain, elle doit s’inscrire dans un processus de mobilisation permettant de créer un rapport de forces suffisant pour être entendu !