CQFD Janvier 2023
Le bonheur des uns fait le bonheur du néolibéralisme
« Le développement personnel est un instrument de docilité »
Diffusé cet été par Arte, le documentaire Le business du bonheur questionne le courant du développement personnel et son pendant pseudo-scientifique, la « psychologie positive ». Il dévoile une idéologie politique puissante qui, loin de se résumer à des pratiques de bien-être au pire inutiles, est une alliée rêvée du néolibéralisme.
Aujourd’hui, en Europe, l’image du bonheur renvoie quasi-systématiquement à des individus optimistes, souriants, volontaires, actifs et ambitieux. Des personnes toujours positives qui voient dans chaque épreuve du quotidien l’occasion d’exprimer le meilleur d’elles-mêmes et incarnent à tout instant la réussite professionnelle et personnelle. Derrière ces archétypes caricaturaux se retrouve un courant de pensée : le développement personnel. Ici, le bonheur est un choix, et l’individu l’unique dépositaire des ressources intérieures nécessaires à son bonheur. Ainsi, face aux difficultés (maladie, perte d’emploi, dépression, burn-out…), il s’agirait uniquement de travailler sur soi – et non de changer collectivement les choses – et, en conséquence, de voir en tout échec son unique et propre responsabilité.
Même si cette idée n’est pas nouvelle, elle est devenue une idéologie politique puissante depuis la success story de la « psychologie positive » et de son projet de faire du développement personnel une discipline scientifique. À quel prix et pour quelles conséquences ? Entretien avec le documentariste Jean-Christophe Ribot, qui a écrit et réalisé aux côtés de la journaliste Claire Alet Le business du bonheur. Un documentaire qui nous raconte que cette vision du bonheur a une histoire, et qu’elle est profondément politique.
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