Rassemblement devant le tribunal administratif. Vendredi 22/10 à 13h30. 3,contour de la Motte
La préfecture et la mairie de Rennes sont aux abois depuis que le collectif inter-organisation de soutien aux personnes exilées a tenté, lors de la manifestation du 16 octobre, de réquisitionner l’école du faux-pont au centre-ville. Chacune de ces deux institutions s’est fendue de communiqués expliquant leur position respective : On ne peut rien faire ! Puis la mairie a demandé l’expulsion par la police.
La préfecture dès le dimanche a imposé le 115 pour certaines des familles restant au campement des Gayeulles, soit 15 jours maximum avec l’obligation de quitter les lieux le jour avec bagages et enfants, sans endroit pour se poser. Dès le 14 octobre, la préfecture diligentait les services de l’ARS pour évaluer la situation sur le campement : le constat est alarmant. Pourtant dans la presse, la mairie affirmait qu’elle mettait tout en œuvre « pour faciliter les conditions de vie ». Or, les militant.e.s ont toujours déploré le manque de volonté de la mairie pour proposer un lieu décent à tout point de vue, un bidonville dans un coin de parc pendant 4 mois restait une solution satisfaisante pour une autorité qui refusait de loger des enfants en bas âge, parfois malades par les conditions de vie indécentes…
Le lundi 19 octobre, nous apprenions que la préfecture lançait en urgence un référé-expulsion contre des résidents sans droit ni titre du campement devant le tribunal administratif pour raison d’insalubrité. Cette requête totalement disproportionnée mettrait des enfants à la rue pour des raisons d’hygiène ! La situation sanitaire a été précaire depuis le début au Gayeulles, car la mairie n’est que rarement intervenue au campement laissant les conditions de vie se dégrader sans aucune compassion. Les obligations légales de la préfecture sont claires, il lui faut avant toute évacuation, trouver une solution pérenne pour chaque personne particulièrement les enfants, même la mairie y met une condition à l’expulsion.
C’est la honte qui caractérise les autorités qui devaient depuis 4 mois héberger les personnes exilées, elle se double maintenant d’une perfidie dans les arguments, le campement maintenant qu’il est médiatisé devient insalubre pour toutes et tous. Nous savons que le référé expulsion ne vise qu’à faire disparaître le campement pour mieux effacer le vrai problème, le logement décent des personnes. Les personnes qui ont évacué le campement lors de la tempête du 2 octobre pour se réfugier dans les locaux des Eclaireurs et Eclaireuses de France à Thorigné-Fouillard devront bientôt quitter les lieux pour se retrouver à la rue. Le campement des Gayeulles ne disparaîtra pas il se déplacera, seul un lieu sera évacué par les forces de l’ordre et les bulldozers…
Le collectif inter-organisation de soutien aux personnes exilées va accompagner les personnes convoquées au tribunal administratif le 22 octobre à 14h pour mettre les autorités devant leur réelle responsabilité et continuera son action. Nous ne ferons pas simplement de menacer d’action pouvant se révéler illégale, nous les mettrons en œuvre pour montrer que les militant.e.s savent qu’une politique d’accueil décent des personnes exilées est nécessaire. Ce sont les obligations légales de la préfecture, pas un enfant à la rue.